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le tout, aboutissant à ceci que, présentement, nous restons seuls à nous attarder sur cette planète vide ! Notre compte est si bien réglé que je puis considérer ces lignes, tracées mécaniquement, par habitude professionnelle, et destinées à ne jamais tomber sous des yeux humains, comme le testament d’un homme déjà mort, tellement il se sent proche de la sombre frontière qu’à l’exception d’un petit groupe d’amis le monde entier a déjà franchie. Je sens à quel point Challenger avait raison quand il disait que, le vrai drame, ce serait de survivre à tout ce qu’il y a eu de noble, de bon et de beau sur la terre. Mais de cela nous ne devons avoir nulle crainte. Déjà notre second tube d’oxygène s’épuise. Nous pouvons évaluer à une minute près notre durée finale.

Challenger vient de nous offrir une conférence d’un bon quart d’heure. Dans son excitation, il mugissait et soufflait comme