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jusqu’au bout par les joueurs et leurs caddies. Aucun oiseau ne volait sous le bleu de la voûte céleste ; ni un homme ni un animal ne bougeait dans la vaste campagne. Le soleil rayonnait d’un éclat paisible ; mais au-dessus de tout planaient la torpeur et le silence de l’éternelle mort, où nous allions entrer si vite.

Seul, pour l’instant, un frêle carreau de vitre, en retenant l’excès d’oxygène qui contrecarrait l’action de l’éther empoisonné, s’interposait entre nous et le destin de notre espèce. Pendant quelques heures encore, le savoir et la prévoyance d’un homme pouvaient, au milieu de l’immense désolation, préserver notre infime oasis de vie et nous disputer à la commune catastrophe. Puis notre provision de gaz baisserait, nous halèterions sur le tapis cerise du boudoir, avec nous s’achèverait toute existence humaine et terrestre. Saisis par la solennité de la circonstance,