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nous et quelques autres honnêtes citadins qui regagnaient leur domicile. Brandissant leurs épées, ils nous sommèrent de poser les armes et de leur rendre hommage.

-À qui? demandai-je.

Ils montrèrent l'un d'eux qui était vêtu d'un costume plus voyant et était un peu plus ivre que les autres.

-Voici notre très souverain soigneur.

-Souverain de quoi? demandai-je.

-Souverain des Tityre-tu, répondirent-ils. Oh! très barbares et cocus de bourgeois, ne vous apercevez-vous pas que vous êtes tombés entre les mains de cet ordre très noble?

-Ce n'est point votre véritable monarque, dis-je, car celui-ci est enchaîné dans l'abîme, au-dessous de nous, et c'est là qu'un jour il réunira autour de lui ses fidèles sujets.

-Entendez-vous, il a tenu des propos de traître, crièrent-ils.

Sur quoi, sans autre préambule, ils foncèrent sur nous, l'épée et le poignard en main.

L'ami Foster et moi, nous nous adossâmes contre un mur, et nos manteaux roulés autour de notre bras gauche, nous jouâmes de nos armes, et fîmes si bien que nous atteignîmes un ou deux de ces fendants de la vieille ruelle de Wigan.

L'ami Foster, en particulier, piqua le Roi de telle façon que Sa Majesté s'enfuit dans la rue