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maison trapue, à façade carrée en pierre, située dans une cour qui s'ouvrait sur la rue de l'Est.

La porte de chêne, à imposte pointue, parsemée de gros clous de fer, avait un air sombre et maussade, mais le vestibule sur lequel elle s'ouvrait était clair et aéré.

Il avait un parquet de cèdre très poli et était lambrissé jusqu'à une grande hauteur, d'un bois de nuance foncée qui répandait une odeur agréable, analogue à celle de la violette.

Un large escalier partait de l'autre bout du vestibule.

Ce fut par là qu'arriva, d'une marche légère, au moment de notre entrée, une jeune fille à la figure douce, suivie d'une vieille dame chargée de lingerie blanche.

En nous voyant, la personne âgée battit en retraite, remontant l'escalier, pendant que la jeune personne descendait les marches trois à trois, entourait de ses bras le cou du vieillard, et l'embrassait avec tendresse, en le regardant bien en face, comme une mère regarde un enfant, quand elle craint quelque chose d'inquiétant.

-On s'est encore fatigué, grand-papa, encore fatigué, dit-elle en hochant la tête, et lui posant sur chaque épaule une petite main blanche. Vraiment, vraiment, ton courage est plus grand que tes forces.

-Non, non, petite, dit-il, en passant affectueusement