Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée

-Je vous en prie, au nom du ciel, ne leur envoyez pas de ces sourires et de ces saluts, dis-je. Ces politesses sont de mise à Londres, mais elles seraient entendues de travers parmi ces simples villageoises au Somerset et leurs parents, gens à la tête chaude, et qui frappent dur.

J'avais à peine dit ces mots que la porte à deux vantaux de l'Hôtel de Ville s'ouvrit, et que le cortège des pères de la cité apparut sur la place du marché.

Deux trompettes en justaucorps ini-parti les précédaient, en sonnant une fanfare sur leurs instruments.

Derrière eux venaient les aldermen et les conseillers, graves et vénérables vieillards, drapés dans des robes de soie noire à traîne, aux collets et aux bords formés de coûteuses fourrures.

Après eux s'avançait un petit homme rougeaud, bedonnant, qui tenait à la main la verge, insigne de son office.

C'était le secrétaire de la ville.

Le défilé des dignitaires se terminait par la haute et imposante personne de Stephen Timewell, Maire de Taunton.

Il y avait dans l'extérieur de ce magistrat bien des choses faites pour attirer l'attention, car tous les traits qui caractérisaient le parti puritain, auquel il appartenait, se personnifiaient et s'exagéraient en lui.