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vie-boussole à laquelle il m'arrive parfois de ne point obéir-car la chair est faible et frêle, mais qui du moins a toujours été là, pour que je puisse la consulter dans les périodes de doute et de danger.

Le sentier de droite traversait des bosquets et longeait des pièces d'eau peuplées de carpes pendant un bon mille.

J'arrivai enfin à la rangée d'arbres qui suivait le mur de clôture.

Je ne vis pas un être vivant sur mon trajet, excepté une harde de daims qui s'enfuirent comme des ombres légères sous le clair de lune pâlissant.

Je me retournai.

Je vis les hautes tours et les pignons de l'aile des Botelers se dessiner en noir d'un air menaçant contre le ciel étoilé.

J'arrivai au septième arbre.

Je grimpai sur la grosse branche qui passait par-dessus la muraille du parc et je me laissai tomber de l'autre côté, où je trouvai mon bon vieux gris-pommelé m'attendant sous la surveillance d'un palefrenier.

Je m'élançai en selle, me ceignis une fois encore de mon épée et partie au galop, d'un train aussi rapide que le comportaient quatre jambes pleines de bonne volonté, pour retourner à mon point de départ.

Je chevauchai pendant toute cette nuit-là sans