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sont tenus à marcher avec toute la précaution possible, car la ligne droite les conduirait trop souvent au bord du précipice. La Tour ne serait pas assez vaste pour loger tous ses hôtes, si tout le monde allait le coeur dans sa main. Mais à vous, dans ce tête-à-tête, je puis dire mes pensées véritables sans crainte d'être trahi ou mal compris. Je n'écrirai pas un mot sur du papier. Il faut que votre mémoire soit la feuille qui portera ma réponse à Monmouth. Et pour commencer, effacez-en tout ce que vous avez entendu dans la salle du Conseil. Que cela soit comme si l'on n'avait rien dit! Est-ce fait?

-Je comprends que cela ne représentait point les véritables pensées de Votre Grâce.

-Il s'en fallait de beaucoup, capitaine. Mais je vous en prie, dites-moi quelles raisons les rebelles ont-ils de compter sur le succès? Vous avez dû entendre votre colonel et d'autres discuter sur ce sujet, ou remarquer d'après leur attitude ce qu'ils en pensaient. A-t-on bon espoir de tenir tête aux troupes du Roi?

-Jusqu'à présent, répondis-je, on n'a eu que des succès.

-Contre les gens de la milice. Mais ils verront qu'il en est tout autrement quand ils auront affaire à des troupes exercées. Et pourtant!... et pourtant... Il y a une chose que je sais, c'est que tout échec de l'armée de Feversham causerait un soulèvement général dans tout le pays.