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révolte, car aucune cité n'attachait plus de prix aux libertés et à la croyance qui étaient menacées.

Une forte troupe de bourgeois était déjà partie pour rejoindre l'armée rebelle, mais beaucoup étaient restés à la ville pour la défendre.

Ceux-ci furent renforcés par des bandes de paysans, comme celle à laquelle nous nous étions nous-mêmes attachés.

Elles étaient accourues en masse des environs, et maintenant elles partageaient leur temps entre les discours de leurs prédicateurs favoris, et l'exercice qui consistait à s'aligner et à manier leurs armes.

Dans les cours, les rues, les places du marché, on apprenait la marche, la manoeuvre, le soir, le matin, à midi.

Lorsque nous sortîmes à cheval après le déjeuner, toute la ville retentissait des cris de commandement et du fracas des armes.

Nos amis d'hier se rendaient sur la place du marché au moment où nous y arrivâmes, et ils nous eurent à peine vus qu'ils ôtèrent leurs chapeaux et nous accueillirent par des acclamations nourries, et ils ne consentirent à se taire que quand nous les eûmes rejoints au petit trot pour prendre notre place à leur tête.

-Ils ont juré qu'aucun autre ne serait leur chef, dit le ministre, debout près de l'étrier de Saxon.