Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée


En même temps, on entendit une rumeur de cris, d'applaudissements, qui s'enfla, s'étendit et devint un grondement puissant.

Des lumières étincelèrent aux fenêtres.

Des tambours battirent.

Toute la ville fut en mouvement.

Ces manifestations soudaines de réjouissance, suivant d'aussi près la prière du ministre, furent regardées comme un heureux présage par les superstitieux paysans, qui poussèrent un cri de joie et, se remettant en marche, furent bientôt arrivés aux confins de la ville.

Les sentiers et la chaussée étaient noirs d'une foule formée par la population de la ville, hommes, femmes, enfants.

Beaucoup d'entre eux portaient des torches et des lanternes, et cette masse serrée allait dans une même direction.

Nous les suivîmes, et nous nous trouvâmes sur la place du marché, où des groupes de jeunes apprentis entassaient des fagots, pour un feu de joie, tandis que d'autres mettaient en perce deux où trois grands tonneaux d'ale.

Ce qui donnait lieu à cette subite explosion de joie, c'était la nouvelle toute fraîche que la milice d'Albemarle avait déserté en partie, et que le reste avait été battu, ce matin là, à Axminster.

Lorsqu'on apprit le succès de notre propre engagement, la joie populaire devient plus tumultueuse que jamais.