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Au milieu de cet arrière-pont, les marins avaient établi une solide écurie où se tenait debout mon brave cheval devant un seau d'avoine.

Mon vieil ami frotta ses naseaux contre ma figure, dès que je fus à bord, et poussa un hennissement de joie en retrouvant son maître.

Nous étions encore à échanger des caresses, lorsque la tête grisonnante du lieutenant Bolitho apparut brusquement à l'écoutille de la cabine.

-Nous voici en bon chemin, Capitaine Clarke, dit-il, la brise est tout à fait tombée, comme vous pouvez le voir, et il pourra s'écouler assez longtemps avant que nous soyons arrivés à votre port. N'êtes-vous pas fatigué?

-Je suis un peu las, avouai-je. J'ai encore des battements dans la tête par suite de la fêlure que j'ai attrapé quand votre corde m'a jetée à terre.

-Une heure ou deux de sommeil vous rendront aussi dispos qu'un poulet de la mère Carey. Votre cheval est bien soigné, et vous pouvez le quitter sans crainte. Je chargerai un homme de s'occuper de lui, bien que, à dire la vérité, les coquins s'entendent en bonnettes et en drisses, mieux qu'en ce qui regarde les chevaux et leurs besoins. En tous cas, il ne peut lui survenir rien de fâcheux. Aussi ferez-vous mieux de descendre et d'entrer.

Je descendis donc les marches raides qui conduisaient à la cabine basse de plafond du lougre.