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Tonnerre! Il y a autre chose à envisager que les baraques et les plates-bandes. Il y a les côtes qui donnent des coups de vent, et les tempêtes du Nord-Ouest, et la police, et les espions.

-Et c'est justement par là que le marin adroit l'emporte sur le pêcheur de harengs, ou sur le caboteur aux allures timides, qui se donne tant de mal d'un Noël à l'autre, qui risque tous les dangers et n'a pas de ces petits profits. Mais assez causé! En route avec le prisonnier, et qu'on le mette en sûreté avec les entraves aux pieds!

Je fus remis debout, et tantôt porté, tantôt traîné au milieu de la bande.

Mon cheval avait déjà été emmené dans la direction opposée.

Notre trajet s'écartait de la route, pour descendre par un ravin très rocheux, très accidenté qui allait en pente vers la mer.

Il semblait qu'il n'y eût pas trace de sentier.

Je ne pouvais que marcher d'un pas incertain en me butant aux pierres et aux buissons, du mieux que je pouvais, enchaîné et impuissant comme je l'étais.

Mais le sang s'était séché sur mes blessures, et la fraîche brise de la mer, qui se jouait sur mon front, me rendit des forces, ce qui me permit de me faire une idée plus claire de ma situation.

D'après leurs propos, il était évident que ces hommes étaient des contrebandiers.