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LA NOUVELLE CHRONIQUE

sent il s’agit de prendre l’affaire par l’autre bout. Si Mycroft m’a envoyé la liste que je lui ai demandée, nous avons des chances de flairer le voleur et de courir deux pistes au lieu d’une.

Dès notre arrivée à Baker Street, on nous remit une lettre qu’avait apportée en grande hâte un huissier du ministère. Holmes la parcourut du regard et me la passa.

Nous connaissons un bon nombre d’espions, mais ce n’est en général que menu fretin. Trois seulement sont capables d’un coup de cette force : Adolf Meyer, 13, Great George Street, Westminster ; Louis La Rothière, Campden Mansions, à Notting Hill, et Hugo Oberstein, 13, Caulfield Gardens, à Kensington. Ce dernier était lundi à Londres, on ne l’y a pas vu depuis. Je suis heureux de savoir que vous apercevez, comme vous dites, une lueur dans les ténèbres. Le ministère attend vos conclusions avec angoisse. Des représentations nous ont été faites de très haut. Toutes les forces de l’État sont, si vous en avez besoin, à votre service. — Mycroft.

— Sauf erreur, dit Holmes en souriant, nous n’aurons que faire, je crois, des hommes et des chevaux de la Reine.

Puis, ayant déployé devant lui une grande carte de Londres :

— Eh, mais ! dit-il, les choses m’ont l’air de prendre le tour que nous aurions souhaité. En bonne foi, j’estime, Watson, que nous pourrions n’être pas loin de la réussite.

Et dans un accès de gaîté il me tapa sur l’épaule.

— Je sors. Tranquillisez-vous, je ne vais qu’en