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DE SHERLOCK HOLMES

poursuit, car il en parle. Il entretient sa fiancée des plans qui lui sont confiés, et, par là, il la rend presque complice de sa trahison. Je ne vois rien qui ne le charge.

— Cependant, Holmes, le caractère d’un individu compte bien pour quelque chose ? Puis, encore une fois, aurait-il abandonné la jeune fille dans la rue avant d’aller commettre son crime ?

— Oui, j’entends, le cas n’est pas absolument clair. Mais je vous réponds qu’il est formidable. Au bureau de l’arsenal, le premier dessinateur, M. Sidney Johnson, nous accueillit avec le respect qu’inspirait toujours le nom d’Holmes. C’était un homme entre deux âges, maigre, renfrogné, l’air égaré, le nez chevauché par des lunettes, les mains agitées d’une sorte de tremblement convulsif.

— Que de tristesses, monsieur Holmes, que de tristesses ! Vous avez su la mort de sir James ?

— Nous venons de chez lui.

— Le bureau est en désarroi. Notre chef est mort. Cadogan West est mort. On nous a pris nos papiers. Et pourtant, quand nous avons fermé notre porte lundi soir, il n’y avait pas un service du gouvernement où se fît meilleure besogne ! Et ce Cadogan West, commettre une pareille infamie !

— Vous êtes donc certain de sa culpabilité ?

— Le moyen de n’y pas croire ? Moi qui aurais eu confiance en lui comme en moi-même !

— À quelle heure a eu lieu la fermeture du bureau ?

— À cinq heures.

— Est-ce vous qui l’avez fermé ?

— Je suis toujours le dernier à sortir.

— Où étaient les plans ?

— Dans ce coffre. C’est moi qui les y avais mis.