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LA NOUVELLE CHRONIQUE

cations, grâce auxquelles nous aurions un peu débrouillé cette histoire.

— Croyez qu’elle n’était pas moins mystérieuse pour lui que pour nous tous. Il avait déjà fait part de tout ce qu’il savait à la police. Bien entendu, il ne doutait pas que Cadogan West ne fût coupable ; mais quant au reste, il n’y comprenait rien.

— Ainsi, vous n’avez aucun renseignement à nous fournir ?

— Aucun. Je ne sais personnellement que ce que j’ai lu ou entendu. Je ne voudrais pas manquer de courtoisie, mais vous comprendrez, monsieur Holmes, que dans l’affliction où nous sommes, je vous prie de bien vouloir abréger cet entretien.

— Du diable si nous pouvions prévoir une telle péripétie ! me dit mon ami, tandis que nous regagnions notre cab. Le pauvre homme sera-t-il mort de mort naturelle ? Ou se sera-t-il suicidé, et devrons-nous en conclure qu’il se reprochât quelque négligence professionnelle ? C’est ce que l’avenir nous dira. En attendant, allons chez les Cadogan West.

Une maison modeste, et d’ailleurs fort bien tenue, abritait la malheureuse mère. Accablée par le chagrin, la vieille dame n’était guère en état de nous aider dans notre enquête. Mais près d’elle se trouvait une jeune fille dont la pâleur nous frappa, et qui se présenta elle-même comme étant miss Violet Westbury, la fiancée de la victime. Elle était la dernière personne qui eût vu Cadogan West le soir du funeste événement.

— Je suis dans la stupeur, monsieur Holmes, dit-elle. Je n’ai pas fermé l’œil depuis le drame. Jour et nuit, je pense, je pense, sans parvenir à concevoir la vérité. Arthur était l’homme le plus loyal, le plus che-