Page:Doyle - La nouvelle chronique de Sherlock Holmes, trad Labat, 1929.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
DE SHERLOCK HOLMES

— Bon, bon ! fit Holmes avec un haussement d’épaules. Venez, Watson. Et vous, Lestrade, voulez-vous bien m’accorder une ou deux heures de votre temps ? Nous commencerons par nous rendre à Aldgate. Au revoir, Mycroft. Je vous ferai tenir un rapport avant ce soir. Mais, je vous en préviens, il ne faut pas vous attendre à grand’chose.

Une heure plus tard, nous étions, Holmes, Lestrade et moi, à l’endroit du chemin de fer souterrain où la voie sort du tunnel, immédiatement avant la station d’Aldgate. Un vieux monsieur rougeaud, fort aimable, représentait la Compagnie.

— Voici la place où gisait le corps du jeune homme, dit-il en nous indiquant un point situé à trois pieds environ des rails. Les murs qui surplombent cette partie de la voie sont, comme vous le voyez, des murs aveugles : il n’a donc pu tomber ou être précipité que d’un train, et d’un train qui, selon mes calculs, a dû passer ici lundi vers minuit.

— A-t-on vérifié si les wagons ne portaient aucune trace de violence ?

— On n’en a relevé aucune, de même qu’on n’a trouvé aucun billet.

— Et l’on n’a pas remarqué qu’une portière fût ouverte ?

— Non.

— Nous avons, dit Lestrade, recueilli ce matin un nouvel indice. Un voyageur passé à Aldgate lundi soir vers onze heures quarante, dans un train métropolitain ordinaire, déclare avoir entendu un bruit sourd, comme celui qu’aurait fait la chute d’un corps sur la voie. C’était juste avant que le train n’atteignît la station. Il régnait un brouillard opaque, le témoin ne put rien voir. Mais qu’avez-vous, monsieur Holmes ?