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LA NOUVELLE CHRONIQUE

sont à l’épreuve du cambriolage. Ils ne doivent sortir de là sous aucun prétexte. Si l’ingénieur en chef des constructions navales désire les consulter, il doit se rendre personnellement à Woolwich, dans le bureau où est le coffre. N’empêche qu’on vient de les retrouver sur le cadavre d’un jeune employé, au cœur de Londres. Considérée du point de vue officiel, la chose est simplement effroyable.

— Mais vous avez repris possession des plans ?

— Non, Sherlock, non. Et c’est là où le bât nous blesse. Les papiers enlevés à Woolwich sont au nombre de dix : il n’y en avait que sept dans les poches de Cadogan West ; trois des plus essentiels ont disparu, ils courent encore. Vous allez me lâcher incontinent toutes vos occupations, Sherlock. Adieu vos petites affaires de police, il s’agit de bien autre chose. Vous avez un problème international, un problème vital à résoudre. Pourquoi Cadogan West a-t-il pris ces papiers ? Qu’a-t-il fait de ceux qui manquent ? Comment est-il mort ? Comment expliquer la présence de son cadavre à l’endroit où on l’a trouvé ? Comment réparer le mal s’il est réparable ? Autant de questions qui veulent une réponse. Répondez-y, et votre pays vous devra une fameuse chandelle.

— Pourquoi ne pas vous y essayer vous-même, Mycroft ? Vous voyez aussi loin que moi.

— Possible, Sherlock. C’est une question de renseignements. Procurez-moi les renseignements, et du fond de mon fauteuil je vous fournirai un excellent avis motivé. Mais courir d’un côté à l’autre, interroger les gens du chemin de fer, me coucher à plat ventre pour examiner le sol avec une loupe, ce n’est pas mon métier. Vous seul, Sherlock, êtes capable d’élucider l’affaire. Si, la prochaine fois qu’il sera accordé des