Page:Doyle - La nouvelle chronique de Sherlock Holmes, trad Labat, 1929.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
LA NOUVELLE CHRONIQUE

Et fourrageant au milieu des journaux qui jonchaient le divan :

— Oui, c’est bien cela, j’en étais sûr. Cadogan West est le jeune homme dont on a trouvé le cadavre ce matin sur la voie du chemin de fer souterrain.

Holmes s’était arrêté devant moi, l’air attentif, la pipe à mi-chemin des lèvres.

— Il faut que l’événement soit sérieux, Watson, et que cette mort ait de l’importance ; sans cela, mon frère ne se fût pas laissé déranger dans ses habitudes. Qu’y a-t-il là-dedans qui l’intéresse ? Je n’y avais vu qu’un accident banal. Le jeune homme semblait s’être tué en tombant du train. On n’avait pas essayé de le voler, n’est-ce pas ? Et il ne portait aucune trace de violence ?

— L’enquête, dis-je, a mis en lumière des faits nouveaux ; et je crois qu’à y regarder de près l’affaire est curieuse.

— Elle doit l’être au suprême degré si j’en juge par l’effet produit sur mon frère. Voulez-vous que nous l’examinions, Watson ?

Holmes, tout en parlant, s’était assis dans le coin de sa bergère.

— La victime, dis-je, est un nommé Arthur Cadogan West, âgé de 27 ans, célibataire, employé à l’arsenal de Woolwich.

— Emploi du gouvernement. Premier rapport avec mon frère Mycroft.

— Il avait quitté Woolwich brusquement dans la soirée de lundi. La dernière personne qui l’ait vu est sa fiancée, miss Westbury, qu’il abandonna tout d’un coup au milieu du brouillard vers sept heures trente. Il ne s’était pas querellé avec elle, de sorte qu’elle ne s’explique pas un semblable procédé. Tout ce qu’on