Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/93

Cette page n’a pas encore été corrigée

appelle.

Si cela avait été de l'or, j'en aurais eu assez pour faire bombance pendant trois mois.

Vraiment le pays est dans une jolie passe, quand on tolère que des chiffons pareils prennent la place de la monnaie du Roi!

-Pourquoi vous obstiner dans une telle profession? demandai-je. Vous savez assez par vous-même qu'elle ne peut vous conduire qu'à votre perte, à la potence. Avez-vous jamais connu un homme qu'elle ait amené à la prospérité?

-Ah! pour cela, oui, j'en ai connu un. C'était Jones de Kingston. Il a _fait_ Hounslow pendant bien des années. Il a pris dix mille jaunets d'une seule rafle, et en homme avisé, il a juré de ne jamais plus risquer son cou.

Il s'est rendu dans le Comté de Chester, en faisant courir je ne sais quelle histoire, se donnant comme arrivé des Indes. Il a acheté un domaine, et le voilà maintenant devenu un gentleman campagnard fort à l'aise, et juge de paix par-dessus le marché!

Pardieu, mon homme! Le voir sur son banc condamnant un pauvre diable qui aura volé une douzaine d'oeufs, c'est une comédie aussi bonne qu'au théâtre.

-Soit, mais vous êtes un homme, insistai-je, un homme qui, d'après ce que nous avons vu de votre courage et de votre adresse à manier vos armes, recevrait un avancement rapide dans n'importe quelle armée. Il serait certainement