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es secondes dans une sorte d'immobilité magique, mais ce n'était pas le moment de s'attarder.

Une glissade, un faux pas, et le vaillant inconnu succombait fatalement.

Nous nous élançâmes dans la chambre, sabre en main, et fondîmes sur les dragons.

Devenus alors inférieurs en nombre, ils s'adossèrent dans un coin et frappèrent avec fureur.

Ils savaient qu'ils n'avaient pas de quartier à attendre après la besogne diabolique qu'ils avaient commencée.

Holloway, notre sergent de cavalerie, se portant furieusement en avant, s'exposa à un coup de pointe qui l'étendit mort sur le sol.

Avant que le dragon ait eut le temps de ramener son arme, Sir Gervas l'abattit.

En même temps l'inconnu passa sous la garde de son antagoniste et le blessa mortellement à la gorge.

Pas un des quatre habits rouges ne s'échappa vivant, mais les corps de notre pauvre sergent et des vieux époux qui avaient été les premières victimes ajoutaient à l'horreur de la scène.

-Le pauvre Holloway est mort, dis-je en posant la main sur son coeur. Vit-on jamais pareille boucherie? Je me sens écoeuré, malade.

-Voici de l'eau de vie, si je ne me trompe, cria l'inconnu en montant sur une chaise et prenant une bouteille sur une étagère. Et même elle est bonne, à en juger par le bouquet. P