Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et pourtant, maintenant que sa tête et sa fortune étaient en jeu, il était faible, irrésolu, poltron.

Selon le langage de mon père, «toute vertu s'était écartée de lui.»

Je le déclare, quand je l'ai vu chevauchant au milieu de ses troupes, la tête penchée sur sa poitrine, avec la figure d'un pleureur à un enterrement, jetant une atmosphère de sombre désespoir tout autour de lui, j'ai senti qu'un pareil homme, même s'il réussissait, ne porterait jamais la couronne des Tudors ou des Plantagenets, mais qu'elle lui serait arrachée par une main plus forte, peut-être celle d'un de ses propres généraux.

Je rendrai cette justice à Monmouth de dire que depuis le jour où il fut enfin décidé qu'on livrerait bataille, et cela pour l'excellente raison qu'il était impossible de faire autrement, il montra un caractère plus digne d'un soldat et d'un homme.

Pendant les premiers jours de juillet, aucun moyen ne fut négligé pour donner du coeur à nos troupes et les raffermir en vue de la prochaine bataille.

Du matin au soir, nous étions à l'oeuvre, apprenant à notre infanterie à se former en masses compactes pour recevoir une charge de cavalerie, à s'appuyer les uns sur les autres, à attendre les ordres de leurs