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même corps, cette même carcasse que voici, ressuscitera un jour.

-C'est ce qu'on nous enseigne, répondit mon père.

-Je la reconnaîtrai n'importe où, aux tatouages, dit Salomon. Ils ont été faits quand j'étais avec Sir Christophe dans les Indes occidentales, et je serais fâché d'avoir à les perdre.

Quant à moi, voyez-vous, je n'ai jamais voulu de mal à personne, pas même à ces ventrus de Hollandais, bien que je me sois battu contre eux dans trois guerres, et qu'ils m'aient emporté un de mes espars, et qu'on le pende après eux!

Si j'ai fait entrer le grand jour dans quelques-uns d'entre eux, voyez-vous, c'était en bonne part et affaire de service.

J'ai bu ma part, ma bonne part, assez pour adoucir mon eau de cale, mais bien peu de gens m'ont vu en mauvais état dans les agrès d'en haut, ou refusant d'obéir à mon gouvernail.

Je n'ai jamais touché ma solde ou ma part de prise, sans que mon matelot fût bien accueilli à en demander la moitié.

Quant aux catins, moins on en parlera, mieux cela vaudra.

J'ai été un fidèle navire compagnon pour ma Phébé depuis qu'elle a jugé bon d'attendre mes signaux.

Voilà mes papiers, tous nets et sans rien de caché.