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À Dorchester, on massacra en masse.

Trois cents personnes furent condamnées à mort, soixante-quatorze furent exécutées.

Enfin les squires, les plus connus comme de loyaux tories, en vinrent à se plaindre de ce qu'on rencontrait partout des cadavres pendus.

De là les juges se rendirent à Exeter, puis à Taunton, où ils arrivèrent dans la première semaine de septembre, plus semblables à des bêtes furieuses et affamées, qui ont goûté du sang et ne peuvent plus apaiser leur soif d'égorgements, qu'à des hommes animés d'un esprit de justice, instruits par l'expérience à distinguer entre les différents degrés de culpabilité, ou à reconnaître l'innocent et à le protéger contre l'injustice.

Ils avaient un beau champ pour exercer leur cruauté, car à Taunton seulement se trouvaient un millier d'infortunés prisonniers, parmi lesquels un grand nombre étaient si inhabiles à exprimer leurs pensées, si empêtrés dans l'étrange dialecte, qu'ils parlaient, qu'il aurait été tout aussi avantageux d'être nés muets, tant ils avaient peu de chance de faire comprendre, soit aux juges, soit aux avocats, les excuses qu'ils désiraient présenter.

Le Lord Président de la Cour fit son entrée un lundi soir.

Je le vis passer, étant à une des fenêtres de la pièce, où l'on nous enfermait.

En tête du cortège venaient les d