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arriviez à la traverser avec votre ancre profondément plantée dans la Providence. Ah! mon garçon, voilà un fond qui tient bien! Mais si je vous connais, mon garçon, vous souffrez plus à cause de ces pauvres diables qui vous entourent que pour vous-même.

-En effet c'est bien cruel de les voir souffrir avec tant de patience et sans jamais se plaindre, répondis-je, et cela pour un homme pareil.

-Ah! Oui, cet être au foie de poulet, grogna le marin en grinçant des dents.

-Comment vont ma mère et mon père, demandai-je, et comment êtes-vous venu si loin de chez vous?

-Ah! j'aurais fini par être jeté à la côte sur mes moignons d'os si j'avais attendu plus longtemps à mon amarrage. Donc, j'ai coupé mon câble, et après avoir fait une pointe au nord, jusqu'à Salisbury, j'ai couru sous une bonne brise.

Votre père s'est fait une figure impassible, et il s'occupe de son métier comme à l'ordinaire, bien qu'il soit fortement tracassé par les juges de paix.

Ils l'ont fait venir deux fois à Winchester pour l'interroger, mais ils ont trouvé ses papiers en règle et on n'a rien pu trouver à sa charge.

Votre mère, la pauvre créature, n'a guère le loisir de bouder ou de s'essuyer les yeux, car elle a un tel sentiment du devoir que quand même