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Portugais, d'après le peu d'anglais qu'il sait et qui me regarde du même air qu'un cochon pendant un ouragan, rien que pour lui avoir demandé quelle est sa position, ou combien de fois la cloche a sonné.

-Qui voulez-vous voir? demanda le sergent, d'un ton bourru. Vous avez une langue diablement longue.

-Oui, et assez rude encore, quand j'ai affaire à des imbéciles, riposta le marin. Mon garçon, si je vous avais dans mon quart pour une croisière de trois ans, je ferais tout de même un homme de vous.

-Laissez passer le vieux, cria le sergent furieux.

Et le marin entra, faisant sonner sa jambe de bois, sa figure bronzée toute contractée, toute bouleversée, tant par l'effet du plaisir que lui donnait sa victoire sur le sergent, que par celui d'une grosse chique qu'il avait l'habitude de fourrer sous sa joue.

Ayant jeté les yeux autour de lui sans me voir, il porta ses mains à sa bouche et lança mon nom d'une voix retentissante, en l'accompagnant d'une série de ohé! qui résonnèrent dans tout l'édifice.

-Me voici, Salomon, dis-je en le touchant à l'épaule.

-Dieu vous bénisse, mon garçon, Dieu vous bénisse. Je n'arrivais pas à vous voir, car mon oeil