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conformer à l'Église, pour son tourment? Le Roi s'en contente bien. N'est-ce pas assez bon pour eux? Ou bien ont-ils l'âme si délicate qu'ils ne sauraient l'accommoder de ce qui engraisse tout brave Anglais. La grande route pour aller au ciel, c'est trop commun pour eux. Il leur faut leur chemin à eux et ils crient contre tous ceux qui ne veulent pas le suivre.

-Mais, dis-je, il y a des gens pieux dans toutes les religions. Quand on vit honnêtement, qu'importe ce qu'on croit.

-On doit garder sa vertu dans son coeur, fit le sergent Gredder, on doit la tenir emballée au fin fond de son havresac. Je me méfie de la sainteté qui s'étale à la surface, du langage nasillard, des roulements d'yeux, des gémissements, des boniments. C'est comme la fausse monnaie. On la reconnaît à ce qu'elle a plus d'éclat, plus d'apparence que la vraie.

-La comparaison est juste, dis-je. Mais, sergent, comment se fait-il que vous ayez tourné votre attention sur ces sujets? à moins qu'on ne les décrive tous de fausses couleurs, les dragons du Roi ont autre chose en tête.

-J'ai servi dans l'infanterie de Mackay, répondit-il brièvement.

-J'ai entendu parler de lui, dis-je. C'est, je crois, un homme qui a à la fois des capacités et de la religion.

-Oh! pour cela c'est vrai, s'écria le