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danger.

Je fis donc choix d'un endroit abrité, où une grosse touffe de broussailles était suspendue au-dessus d'un petit ruisseau.

Je m'y assis sur un banc de mousse veloutée, j'y reposai mes membres las et je m'efforçai de faire disparaître de ma personne les traces du combat.

Ce fut seulement quand je pus jeter un regard tranquille sur mon accoutrement que je reconnus combien avait dû être terrible la lutte à laquelle j'avais pris part, et combien aussi il était surprenant que je m'en fusse tiré presque sans une égratignure.

Je ne me souvenais que vaguement des coups que j'avais donnés dans la bataille, mais ils avaient dû être nombreux et terribles, car le tranchant de mon sabre était aussi dentelé, aussi émoussé, que si j'avais passé une heure à frapper sur une barre de fer.

De la tête aux pieds, j'étais éclaboussé de boue et couvert de sang, en partie le mien, mais surtout celui des autres.

Mon casque était tout bosselé par les chocs.

Une balle de pétrinal avait ricoché sur ma cuirasse, en la frappant obliquement et y laissant une rainure profonde.

Deux ou trois autres fêlures ou étoiles prouvaient que l'excellente qualité de la plaque d'acier m'avait sauvé la vie.

Mon bras gauche était raide, presqu