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Nous avions arrêté nos chevaux et nous regardions dans un silence attristé la fatale plaine, quand un bruit de pas de chevaux arriva à nos oreilles.

Faisant demi-tour, nous aperçûmes deux cavaliers portant l'uniforme des gardes qui se dirigeaient vers nous.

Ils avaient fait un détour pour nous couper la route, car ils allaient droit à nous l'épée haute et faisant des gestes animés.

-Encore du carnage! dis-je avec ennui. Pourquoi veulent-ils nous y contraindre?

Saxon regarda attentivement par-dessous ses paupières tombantes les cavaliers qui se rapprochaient, et un sourire farouche fit apparaître sur sa figure des milliers de plis et de rides.

-C'est notre ami qui a lancé les chiens sur notre piste à Salisbury, dit-il. Voilà qui tombe bien! j'ai un compte à régler avec lui.

C'était en effet ce jeune cornette à tête chaude que nous avions rencontré au début de nos aventures.

Une chance fâcheuse lui avait fait reconnaître mon compagnon avec sa haute stature, pendant que nous quittions le champ de bataille, et l'avait porté à le poursuivre dans l'espoir de prendre sa revanche de l'affront qu'il avait reçu de lui.

L'autre était un caporal porte-lance, homme bâti solidement, en vrai solda