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-Qui l'aurait cru capable de cela? s'écria Sir Stephen, les yeux flamboyants, lorsque Buyse et Saxon arrivèrent à sa rencontre. Qu'est-ce que vous pensez maintenant de notre noble monarque, de notre champion de la cause protestante.

-Ce n'est pas un très grand homme de guerre, dit Buyse, mais peut-être que cela vient du défaut d'habitude plutôt que du manque de courage.

-Courage? cria le vieux Maire, d'un ton de dédain. Regardez par là-bas, regardez-le votre Roi.

Et il montra la lande, d'un geste de sa main que la colère plus encore que l'âge faisait trembler.

Là-bas bien loin, mais fort visible sur le terrain qui avait la teinte foncée de la tourbe, fuyait un cavalier au costume pimpant, suivi d'une troupe d'autres cavaliers, lancé au galop le plus rapide qui pût l'éloigner du champ de bataille.

Impossible de s'y tromper: c'était le lâche Monmouth.

-Chut, s'écria Saxon, entendant notre cri unanime d'horreur et de malédiction, ne décourageons pas nos braves jeunes gens! La lâcheté est contagieuse. Elle gagnera toute une armée aussi vite que la fièvre putride.

-Le lâche! cria Buyse en grinçant des dents. Et ces braves campagnards! C'en est trop.