Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée

compagnies subir tout le choc de la bataille.

-Faces contre terre, les hommes! cria Saxon d'une voix qui domina le fracas de la mousqueterie et les cris des blessés.

Les piquiers et les faucheurs se jetèrent également à terre à son commandement! pendant que les mousquetaires, un genou sur le sol en avant d'eux, chargeaient et tiraient sans avoir d'autre point de mire que les mèches allumées des armes de l'ennemi, qu'on voyait scintiller dans les ténèbres.

Sur toute la ligne, de la droite à la gauche, avait éclaté une fusillade continue, par salves courtes et rapides du côté des soldats, par un tir continuel, irrégulier du côté des paysans.

À l'autre aile, nos quatre canons avaient été mis en position, et nous entendions leur sourd et lointain grondement.

-Chantez, frères, chantez, cria notre intrépide chapelain, Maître Josué Pettigrue, courant fort affairé, en tous sens, par les rangs couchés. Invoquez le Seigneur en notre jour d'épreuve!

Les hommes entonnèrent un hymne sonore de louanges qui devint bientôt un choeur unanime, quand s'y ajoutèrent les voix des bourgeois de Taunton à notre droite et des mineurs à notre gauche.

À ce chant, les soldats de l'autre bord répondirent par des cris farouches et l'air s'emplit de clameurs.