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-L'Angleterre n'est pas mûre pour cela, répondit le Major, en hochant la tête. Sans doute elle n'est pas enchantée soit du Papisme, soit d'un Roi papiste, mais nous savons que ce n'est là qu'un fléau passager, puisque l'héritier du trône, le Prince d'Orange, est protestant. Dès lors pourquoi s'exposer à tant de maux pour arriver à un résultat que le temps, uni à la patience, amènera sûrement? En outre, l'homme que vous soutenez a prouvé qu'il est indigne de confiance. N'a-t-il point promis dans sa Déclaration de laisser aux Communes le choix du monarque? Et pourtant, moins de huit jours après, ne s'est-il pas proclamé Roi devant la Croix du Marché, à Taunton? Comment croire un homme qui a aussi peu d'égards pour la vérité?

-Trahison, Major, trahison scandaleuse! répondis-je en riant. Sans doute si nous pouvions commander un chef comme on commande un habit, nous aurions peut-être choisi un chef d'un tissu plus solide. Ce n'est point lui que nous soutenons par les armes, ce sont les libertés et les droits antiques des Anglais. Avez-vous vu Sir Gervas?

Le Major Ogilvy et Ruben lui-même éclatèrent de rire.

-Vous le trouverez dans la chambre au-dessus. Jamais homme à la mode ne se prépara pour un bal à la Cour avec autant de soin qu'il en prend pour le combat. Si les troupes du Roi le