Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

alors manifestes. D’abord, avec un fusil pareil, impossible de rater son homme. Puis, dans un pays de chasse comme celui-ci, où l’on entend continuellement des coups de feu, la détonation passera inaperçue.

— Jusque-là, rien que de parfaitement logique, dit Holmes.

— Cependant, Mr. Douglas ne se montre pas. Que fait l’Américain ? Il laisse sa bicyclette, et s’approche de la maison à la faveur du crépuscule. Il trouve le pont baissé. Ne voyant personne, il entre, quitte à fournir, le cas échéant, une excuse. Mais la chance le sert : il se glisse dans la première chambre qui se présente, il se tapit derrière le rideau. De là, il s’aperçoit qu’on lève le pont et qu’il ne peut fuir qu’en traversant le fossé. Il attend jusqu’à onze heures un quart. C’est le moment où Mr. Douglas, faisant sa ronde, entre dans la pièce. Il tue Mr. Douglas et se sauve comme il l’avait prémédité. Il sait que sa bicyclette le dénoncera, car les gens de l’hôtel ne manqueront pas d’en donner le signalement. Alors il abandonne la machine : il gagne, par d’autres moyens, soit Londres, soit un lieu quelconque où il peut se croire en sûreté. Que vous en semble, monsieur Holmes ?

— Votre histoire se tient très bien, monsieur Mac, elle est très claire. Mais elle conclut là. Ma conclusion, à moi, c’est que le crime fut commis une demi-heure plus tôt qu’on ne prétend ; que Mrs. Douglas et