Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

attendu que Mr. Douglas avait passé la plus grande partie de sa vie en Amérique, et que le fusil est apparemment de provenance américaine. Voyant cette chambre, l’homme s’y glissa, se cacha derrière le rideau, et demeura là jusqu’après onze heures. À ce moment, Mr. Douglas entra. La conversation qui s’ensuivit, si du moins il s’ensuivit une conversation, fut brève, car Mrs. Douglas déclare que son mari l’avait à peine quittée depuis quelques minutes quand elle entendit le coup de feu.

— La bougie confirme ce témoignage, dit Holmes.

— Effectivement. La bougie était neuve et n’a brûlé tout au plus que d’un demi-pouce. Mr. Douglas devait l’avoir posée sur la table avant l’agression, sans quoi elle l’eût accompagné dans sa chute. On ne l’a donc pas attaqué à l’instant où il entrait dans la chambre. Après l’arrivée de Mr. Barker, la lampe fut allumée et la bougie éteinte.

— À merveille.

— Ces bases données, reconstruisons la scène. Mr. Douglas entre dans la chambre. Il pose son bougeoir. Un homme sort de derrière le rideau. Il est armé du fusil. Il réclame l’anneau de mariage ; Dieu sait pourquoi, mais enfin il le réclame. Qu’il agisse de sang-froid ou dans la chaleur d’une lutte, car Douglas a peut-être saisi le marteau qu’on a retrouvé sur le tapis, il fait feu, il inflige à Douglas cette mort épouvantable. Puis il laisse tomber son