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Mac Murdo leur faisait signe de se taire. Ils échangèrent un regard exultant et cherchèrent secrètement leurs armes.

« Sur votre vie, pas un mot ! » chuchota Mac Murdo, en sortant de la chambre, dont il referma soigneusement la porte.

L’oreille tendue, ils s’efforcèrent à la patience. Ils comptèrent les pas de leur camarade s’éloignant dans le corridor. Ils l’entendirent ouvrir la porte d’entrée et faire accueil au visiteur. Un pas étranger résonna sur le seuil, une voix inconnue prononça quelques paroles. Puis la porte retomba bruyamment, la clé tourna dans la serrure : leur proie ne leur échapperait pas. Et Tigre Cormac partit d’un rire si affreux que Mac Ginty lui mit sa grande main en travers de la bouche.

« Du calme, jeune fou ! murmura-t-il. Vous pourriez encore tout gâter. »

La rumeur d’une conversation arrivait d’une chambre voisine. Il semblait qu’elle ne dût pas s’arrêter. Soudain, la porte s’ouvrit, Mac Murdo apparut, un doigt sur les lèvres.

Il s’approcha du bout de la table et regarda tour à tour ses complices. Un changement subit se manifestait en lui. Il avait l’air d’un homme qui s’apprête à accomplir une grande œuvre. Son visage avait pris la dureté du granit. Ses yeux brûlaient derrière son binocle. Tous le considéraient fixement, avidement, sans rien dire. Et il continuait de promener de l’un à l’autre un regard étrange.