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si l’on veut se renseigner, par exemple, sur le meurtre des policiers Hunt et Evans, tués pour avoir osé mettre la main sur deux membres de la loge de Vermissa, laquelle n’hésita pas à exécuter de sang-froid deux malheureux sans armes. On y verra aussi la mise à mort de Mrs. Larbey pendant qu’elle soignait son mari, assommé par l’ordre de Mac Ginty. Le vieux Jenkins assassiné avec son frère, James Murdoch que l’on mutila, la famille Staphouse qu’on fit sauter, les Stendals, autant de victimes qui se succédèrent à bref intervalle dans le cours du même terrible hiver. Jamais la Vallée de la Peur n’avait connu d’heures plus sombres. Puis le printemps vint, qui regonfla les ruisseaux et fit refleurir les arbres : la nature, libérée d’une longue étreinte, se réveillait à d’espérance. Mais il n’y avait point d’espérance pour des hommes et des femmes soumis à un si effroyable joug. Nul été ne s’était ouvert sur de moins riantes perspectives que celui de 1875.


VI

DANGER.


Le règne de la terreur était à son apogée. Marc Murdo, promu à la dignité de Diacre, pouvait déjà prévoir qu’il recueillerait un jour la succession de Mac Ginty comme