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elle ne se montrera pas plus sévère que vous ne le méritez. Mais, à mon tour, je vous le demande, comment Baldwin avait-il appris que vous habitiez ici ? Comment a-t-il pénétré dans la maison et trouvé si bien l’endroit où se poster ?

— Je l’ignore. »

Holmes se rembrunit.

« Je crains, dit-il, que nous ne soyons pas au bout de l’histoire. Vous pouvez rencontrer de pires dangers que la loi anglaise ou que vos ennemis d’Amérique. Je ne vous vois pas sorti de peine, monsieur Douglas. Et si vous m’en croyez, vous resterez sur vos gardes. »

Ici, patient lecteur, je vous prie de bien vouloir me suivre pour quelque temps loin du Sussex et du manoir de Birlstone, loin aussi de l’an de grâce ou nous fîmes l’expédition mouvementée qui se termina par l’étrange récit du prétendu John Douglas. Je vous ramènerai de quelque vingt ans en arrière ; nous irons à quelques milliers de milles dans l’Ouest ; j’y déroulerai devant vous des événements terribles et singuliers, si terribles et si singuliers qu’ils vous paraîtront difficilement croyables. Et quand je vous aurai conté ces faits anciens, quand nous aurons ensemble résolu ce mystère du passé, alors nous nous retrouverons dans Baker Street, chez mon ami Holmes, où l’histoire se dénouera, comme s’y sont dénouées tant d’autres histoires extraordinaires.