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dont il nous a été parlé. Voilà tout un ordre de faits dûment établi. À votre tour de vous expliquer, monsieur Barker. Nous vous avons mis sur la voie, il me semble. »

L’expressive figure de M. Barker, durant cet exposé du grand policier, offrait un curieux spectacle. On y voyait la colère alterner avec l’ébahissement, la consternation, l’indécision. Il finit par se réfugier dans l’ironie ; et d’une voix mordante :

« Puisque vous en savez tant, monsieur Holmes, ricana-t-il, à quoi bon en rester là ?

— Certes, j’en aurais long à conter, répliqua Holmes ; mais, venant de vous, cela aura plus de grâce.

— Ah ! oui, vous croyez ? Eh bien, je n’ai qu’une chose à dire : c’est que, s’il y a un secret dans cette affaire, ce secret ne m’appartient pas, et je ne vous le livrerai pas.

— Du moment que vous le prenez ainsi, fit observer l’inspecteur, très calme, il ne nous reste qu’à vous garder à vue, en attendant de pouvoir, sur mandat régulier, nous assurer de votre personne.

— Comme il vous plaira ! »

Le seul aspect de Barker, son attitude qui respirait le défi, son visage de granit, nous prévenaient suffisamment que nulle « peine dure ou forte » ne fléchirait la volonté de cet homme. Ainsi le débat était au point mort, quand une voix de femme rompit le silence : Mrs. Douglas, qui depuis un instant écoutait