faveur du musée déjà célèbre, de son Alma Mater, de sa collection sans pareille d’armes du moyen âge, ainsi que de plusieurs éditions d’incunables d’une valeur inestimable.
« Le digne professeur était trop enthousiaste de telles choses pour confier la réception ou la garde d’un legs aussi précieux aux soins de quelque subalterne. Aussi, avec l’aide de M. Schlessinger, il se chargea de recevoir en gare toute la collection et de la placer sur une petite voiture envoyée à cet effet par les autorités universitaires.
« La plupart des livres et des objets les plus fragiles étaient emballés dans des caisses en bois blanc, mais un grand nombre d’armes étaient simplement entourées de paille, de sorte qu’il fallut se donner beaucoup de peine pour les décharger.
« Néanmoins le professeur était si préoccupé de la crainte que ces objets ne fussent endommagés qu’il refusa de se faire aider par aucun des hommes d’équipe du chemin de fer.
« Chacun des objets fut transporté à travers le quai par M. Schlessinger, et remis au professeur Von Hopstein qui les emballait dans la voiture.
« Quand tout y fut déposé, ces deux messieurs, toujours soucieux de leur dépôt, revinrent à l’Université.
« Le professeur était d’excellente humeur et se montra assez fier de l’énergie physique dont il avait pu faire preuve. Il fit à ce sujet quelques plaisanteries à Reinmaul, le portier, qui, aidé de son ami Schiffer, juif de Bohème, déchargea la voiture.
« Après avoir déposé en lieu sûr les curiosités du magasin, et avoir fermé la porte, le professeur remit la clef au sous-curateur,