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« Malgré tous les progrès qu’a faits la chimie, il est encore quelques points où les anciens sont allés plus loin que nous, et c’est surtout vrai en ce qui concerne la fabrication de poisons subtils et mortels.

« Ce Jean Bodeck, un ancien parmi les Rose-Croix, possédait, sans nul doute, la recette d’un bon nombre de mixtures de ce genre dont quelques-unes, comme l’aqua-tofana des Médicis, empoisonnaient par pénétration à travers les pores de la peau.

« On peut concevoir que le manche de cette hachette d’argent ait été frotté de quelque préparation constituant un poison diffusible, qui aurait sur le corps humain l’effet de produire des accès soudains et aigus de manie homicide.

« Lors des attaques de ce genre, il est bien connu que la rage de l’aliéné se porte contre ceux qu’il affectionnait le plus dans son état de lucidité.

« Ainsi que je l’ai fait observer déjà, je n’ai aucune preuve pour appuyer ma théorie : je la donne simplement pour ce qu’elle vaut. »

Nous pouvons terminer, par cet extrait du discours du savant et ingénieux professeur, le compte rendu de ces fameux débats.

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Les fragments de la hachette d’argent furent jetés dans une mare profonde, et on employa à cette fin les services d’un chien barbet plein d’intelligence, qui les transporta avec ses dents, car la crainte de devenir victime de cette contagion de meurtre fit que personne ne voulut s’en charger.

Le morceau de parchemin fut conservé dans le musée de l’Université. Quant à