Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jusqu’à la porte à claire-voie qui donne sur la grande route.

De là nous voyons bien la lueur rouge du grand signal, et la lueur d’un autre feu plus petit à Ayton, plus au nord.

Ma mère descendit avec deux plaids pour que nous ne fussions pas saisis par le froid, et nous restâmes là jusqu’au matin, en échangeant de rares paroles, et cela même à voix basse.

Il y avait sur la route plus de monde qu’il n’en était passé la veille au soir, car la plupart des fermiers, qui habitaient en remontant vers le nord, s’étaient enrôlés dans les régiments de volontaires de Berwick, et accouraient de toute la vitesse de leurs chevaux pour répondre à l’appel.

Quelques-uns d’entre eux avaient bu le coup de l’étrier avant de partir.

Je n’en oublierai jamais un que je vis passer sur un grand cheval blanc, brandissant au clair de lune un énorme sabre rouillé.

Ils nous crièrent en passant, que le signal de North Berwick Law était en feu, et qu’on