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un trou et vous y restez, et c’est à vous de vous en tirer à force de vous débattre.

Nous enterrâmes Jim et de Lissac, avec quatre cent trente et un soldats de la Garde impériale et de notre Infanterie légère, rangés dans la même tranchée.

Ah ! Si on pouvait semer un homme brave, comme on sème une graine, quelle belle récolte de héros on ferait un jour !

Alors, nous laissâmes pour toujours, derrière nous, ce champ de carnage et nous prîmes, avec notre brigade, la route de la frontière pour marcher sur Paris.

Pendant toutes ces années-là, on m’avait toujours habitué à regarder les Français comme de très méchantes gens, et comme nous n’entendions parler d’eux qu’à l’occasion de batailles, de massacres sur terre et sur mer, il était assez naturel pour moi de les croire vicieux par essence et de compagnie dangereuse.

Après tout, n’avaient-ils pas entendu dire de nous la même chose, ce qui devait certainement nous faire juger par eux de la même manière.