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baïonnette en plein dans le large dos de cet homme, que j’entendis jeter un hurlement de damné.

On ne fit aucun quartier dans ce champ ; on s’escrima contre eux de la pointe ou de la crosse.

Les hommes avaient maintenant le sang en feu, et cela n’avait rien d’étonnant, car pendant toute la matinée, ces guêpes n’avaient cessé de nous piquer, tout en restant presque invisibles pour nous.

Et alors, après avoir franchi l’autre bord du champ de blé, comme nous étions sortis de la zone de fumée, nous vîmes devant nous l’armée française tout entière, dont nous n’étions séparés que par deux prés et un petit sentier.

Nous jetâmes un grand cri en les voyant, et nous nous serions lancés à l’attaque, si l’on nous avait laissés faire, car les jeunes soldats ne se figurent pas que cela puisse mal tourner poux eux jusqu’au moment où ils sont complètement engagés.

Mais le Duc était venu au trot tout près de nous pendant que nous avancions.