Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous commanda de nous étendre aussi à terre. Nous fûmes rudement contents, lorsque nous pûmes entendre les projectiles passer, en hurlant comme des chiens affamés, par-dessus notre dos à quelques pieds de hauteur.

Même alors un bruit sourd, un éclaboussement presque à chaque minute, puis un cri de douleur, un trépignement de bottes sur le sol, nous apprenaient que nous subissions de grosses pertes.

Il tombait une pluie fine.

L’air humide maintenait la fumée près de terre : aussi nous ne pouvions voir que par intervalles ce qui se passait juste devant nous, bien que le grondement des canons nous montra que la bataille était engagée sur toute la ligne.

Quatre cents pièces tournaient alors ensemble, et faisaient assez de bruit pour nous briser le tympan.

En effet, il n’y eut pas un de nous à qui il ne resta un sifflement dans la tête pendant bien des jours qui suivirent.

Juste en face de nous, sur la pente de la hauteur, il y avait un canon français et nous