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ont tellement peur d’avoir peur, qu’elles ne prendraient aucune précaution. Ah ! j’ai vu cela. En Espagne, j’ai vu un bataillon de conscrits attaquer une batterie de dix pièces : il fallait voir comme ils avançaient bravement, si bien que de l’endroit, où je me trouvais, la montée avait l’air… comment appelez-vous cela en anglais ?… avait l’air d’une tarte aux framboises. Et notre beau bataillon de conscrits, qu’était-il devenu ? Puis un autre bataillon de jeunes troupes tenta l’assaut. Ils partirent au pas de course, criant, hurlant, tous ensemble, mais que peuvent faire des cris contre une décharge de mitraille ? Aussi voilà votre second bataillon étendu sur la pente. Alors ce sont les chasseurs à pied de la garde, de vieux soldats, à qui l’on dit de prendre la batterie : à les voir marcher, ce n’était guère captivant, — pas de colonne, pas de cris, personne de tué. Tout juste une ligne de tirailleurs disséminés, avec des pelotons de soutien, mais au bout de dix minutes, les batteries était réduites au silence, et les artilleurs espagnols taillés en pièces. La guerre, mon jeune ami, c’est une chose qui