Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gros que votre ami d’hier. Mais quand la ville se rendit, il n’en restait plus que quatre cent, et un homme pouvait en soulever trois à la fois, comme si c’étaient de petits singes. Cela faisait pitié. Ah ! mon ami, voudrez-vous me présenter à Madame et à Mademoiselle ?

C’étaient ma mère et Edie, qui venaient d’entrer dans la cuisine.

Il ne les avait pas vues la veille, mais cette fois-ci, j’eus toutes les peines du monde à garder mon sérieux, car au lieu de leur faire, en guise de salut, un simple signe de tête, à la mode écossaise, il courba son dos comme une truite qui va sauter, il avança le pied par une glissade et mit la main sur son cœur de l’air le plus drôle.

Ma mère ouvrait de grands yeux, croyant qu’il se moquait d’elle, mais Edie se montra aussitôt enchantée.

On eût dit que c’était un jeu pour elle, et elle se mit à faire une révérence, mais une révérence si profonde, que je la crus un instant sur le point de tomber et de s’asseoir bel et bien au milieu de la cuisine.