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le roi, d’autres fois, qu’il se trouvait à Brighton avec le prince.

Parfois, c’était sous les traits d’un sportsman que sa réputation arrivait jusqu’à nous, comme quand son Météore battit Egham au duc de Queensberry à Newmarket ou quand il amena de Bristol Jim Belcher et le mit à la mode à Londres.

Mais le plus ordinairement, nous l’entendions citer comme l’ami des grands, l’arbitre des modes, le roi des dandys, l’homme qui s’habillait à la perfection.

Mon père, toutefois, ne parut pas transporté de la réponse triomphante que lui fit ma mère.

— Eh bien, qu’est ce qu’il veut ? demanda-t-il d’un ton peu aimable

— Je lui ai écrit, Anson. Je lui ai dit que Rodney devenait un homme. Je pensais que n’ayant ni femme, ni enfant, il serait peut-être disposé à le pousser.

— Nous pouvons très bien nous passer de lui. Il a louvoyé pour se tenir à distance de nous quand le temps était à l’orage, et nous n’avons pas besoin de lui, maintenant que le soleil brille.

— Non, vous le jugez mal, Anson, dit ma mère avec chaleur. Personne n’a meilleur cœur que Charles, mais sa vie s’écoule si doucement qu’il ne peut comprendre que d’autres aient des ennuis. Pendant toutes ces années, j’étais sûre que je n’avais qu’un mot à dire pour me faire donner tout de suite ce que j’aurais voulu.

— Grâce à Dieu, vous n’avez pas été réduite à vous abaisser ainsi, Mary. Je ne veux pas du tout de son aide.

— Mais il nous faut songer à Rodney.

— Rodney a de quoi remplir son coffre de marin et pourvoir à son équipement. Il ne lui faut rien de plus.

— Mais Charles a beaucoup de pouvoir et d’influence