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son, je voyais fort bien que Jim se mettait l’esprit en peine à se demander si quelque chose n’irait pas encore de travers.

Toutefois, les craintes s’apaisèrent bientôt, car nous avions à peine fait grincer la porte du jardin que la femme parut sur le seuil du cottage et accourut à notre rencontre par l’allée.

Elle faisait une figure si étrange, avec sa face enflammée et souriante, enveloppée d’une sorte de mouchoir rouge, que si j’avais été seul, cette vue m’aurait fait prendre mes jambes à mon cou.

Jim, lui-même, s’arrêta un instant, comme s’il n’était pas très sûr de lui, mais elle nous mis bientôt à l’aise par la cordialité de ses façons.

— Vous êtes vraiment bien bons de venir voir une vieille femme solitaire, dit-elle, et je vous dois des excuses pour le dérangement inutile que je vous ai causé mardi. Mais vous avez été, vous-mêmes en quelque sorte la cause de mon agitation, car la pensée de votre venue m’avait excitée et la moindre émotion me jette dans une fièvre nerveuse. Mes pauvres nerfs ! Vous pouvez voir vous-mêmes ce qu’ils font de moi.

Tout en parlant, elle nous tendit ses mains agitées de secousses.

Puis, elle en passa une sous le bras de Jim et fit quelques pas dans l’allée.

— Il faut que vous vous fassiez connaître de moi et que je vous connaisse bien. Votre oncle et votre tante sont de très vieux amis pour moi, et bien que vous l’ayez oublié, je vous ai tenu dans mes bras, quand vous étiez tout petit. Dites-moi, mon petit homme, ajouta t-elle en s’adressant à moi, comment appelez-vous votre ami ?

— Le petit Jim, madame.