Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous rejoignit et je ne pus m’empêcher de remarquer qu’il n’avait plus son paquet sous le bras.

Nous étions tout près de la forge, quand Jim lui fit la question qui s’était déjà présentée à mon esprit.

— Qu’est-ce qui vous a amené à la Falaise royale, mon oncle ?

— Eh ! quand on avance en âge, dit le Champion, il se présente bien des devoirs dont vos pareils n’ont aucune idée. Quand vous serez arrivés, vous aussi, à la quarantaine, vous reconnaîtrez peut-être la vérité de ce que je vous dis.

Ce fut là tout ce que nous pûmes tirer de lui, mais malgré ma jeunesse, j’avais entendu parler de la contrebande qui se faisait sur la côte, des ballots qu’on transportait la nuit dans des endroits déserts. En sorte que depuis ce temps-là, quand j’entendais parler d’une capture faite par les garde-côtes, je n’étais jamais tranquille tant que je n’avais pas revu sur la porte de sa forge la face joyeuse et souriante du Champion.