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jim harrison, boxeur

Si je n’avais pas pris la plume pour vous raconter une histoire de terrien, j’aurais peut-être réussi à vous faire un meilleur récit de marin, mais on ne peut pas mettre dans un seul cadre deux tableaux destinés à se faire vis-à-vis.

Le jour viendra peut-être où je mettrai par écrit tous les souvenirs que j’ai gardés de la grande bataille qui se livra sur mer.

J’y dirai comment mon père y finit sa glorieuse carrière en frottant la peinture de son navire contre celle d’un vaisseau espagnol de quatre-vingts canons et celle d’un vaisseau espagnol de soixante-quatorze.

Il tomba sur sa poupe brisée en mangeant une pomme.

Je vois les barres de fumée en cette soirée d’octobre tournoyer lentement sur les flots de l’Atlantique, puis se lever, monter, monter, jusqu’à ce qu’ils fussent déchirés ces légers flocons et perdus dans l’infini bleu du ciel. Et en même temps qu’eux se leva le nuage qui était resté suspendu sur le pays. Il s’amincit, s’atténua de même, jusqu’au jour où le soleil de Dieu, l’astre de paix et de sécurité, vint encore briller sur nous et cette fois, nous l’espérons, sans crainte d’un obscurcissement nouveau.


FIN