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jim harrison, boxeur

a un mandat d’arrêt contre vous en raison de l’assassinat prémédité de votre frère, le capitaine Barrington, en l’année 1786.

— Je suis prêt à me disculper de l’accusation.

— Cela, je vous le dis en tant que magistrat, mais en tant qu’homme et comme étant le squire de Rougham-Grange, je suis enchanté de vous voir, Ned, et voici ma main. Jamais on ne me fera croire qu’un bon Tory comme vous, un homme qui a montré la queue de son cheval sur tous les hippodromes des Dunes, ait pu se rendre coupable d’un acte pareil.

— Vous me rendez justice, James, dit Lord Avon en serrant la large main brune que le squire lui avait tendue. Je suis aussi innocent que vous et je puis le prouver.

— En attendant, dit Sir Lothian Hume, une grosse porte et une solide serrure seront les meilleures précautions pour que Lord Avon se présente lorsqu’on le convoquera.

La figure hâlée du squire prit une teinte d’un pourpre foncé quand il s’adressa au Londonien.

— Est-ce que vous êtes le magistrat du comté, monsieur ?

— Je n’ai pas cet honneur, Sir James.

— Alors pourquoi vous permettez-vous de donner des conseils à un homme qui remplit ces fonctions depuis près de vingt ans ? Quand je ne suis pas sûr de mon affaire, monsieur, la loi me donne un clerc avec qui je puis conférer et je n’ai pas besoin d’autre assistance.

— Vous le prenez sur un ton trop haut, Sir James, je n’ai pas l’habitude d’être pris à partie si vivement.

— Je ne suis pas non plus habitué à me voir interrompre dans l’exercice de mes devoirs officiels, mon-