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jim harrison, boxeur

Je restai à attendre un temps qui me parut la durée d’une heure, mais je n’avais pas de montre et mon impatience était telle que je puis dire qu’en réalité, il s’était écoulé à peine un quart d’heure.

Je me levai alors, j’ôtai mes souliers, je pris mon couteau. J’ouvris le panneau et me glissai sans bruit par l’ouverture.

Je n’avais guère plus de trente pieds à parcourir, mais je m’avançais pouce par pouce, car les vieilles planches moisies faisaient un bruit sec de brindilles cassées dès qu’un corps pesant se plaçait sur elles. Naturellement il faisait noir comme dans un four et je cherchais ma route à tâtons, lentement, bien lentement. À la fin, je vis une raie lumineuse jaune qui brillait devant moi, je savais qu’elle venait de l’autre côté du panneau.

J’arrivais donc trop tôt, car il n’avait pas encore éteint ses chandelles.

J’avais attendu bien des mois, je pouvais attendre une heure de plus, car je ne tenais pas à agir avec précipitation ou étourderie.

Il était absolument nécessaire que je ne fisse aucun bruit en remuant, car je n’étais plus qu’à quelques pieds de mon homme et je n’étais séparé de lui que par une mince cloison de bois.

Le temps avait faussé et fendu les planches, de sorte qu’après m’être avancé avec précaution, aussi près que possible du panneau glissant, je vis que je pouvais regarder sans difficulté dans la chambre.

Le capitaine Barrington était debout près de la table à toilette et avait ôté son habit et son gilet.

Une grande pile de souverains et plusieurs feuilles de papier étaient placées devant lui et il comptait les gains qu’il avait faits au jeu.